Les corps que le diable possède intérieurement sont mélancoliques; car c’est l’humeur est le vrai siège auquel le diable se plait, et duquel il fait des effets si étranges. Cet humeur blesse l’imaginative, et imprime des fantaisies tristes et pleines de vacheries, d’ou bien souvent s’ensuit le désespoir, qui est une des portes principales, pour donner entrée au diable.
En cette façon, il existe des maladies mélancoliques. Au commencement peut apparaître de la bile noire qui est dans le corps et pousse les fumées aux cellules des sens intérieurs, puis après, il augmente cette humeur par l’accès des choses brûlantes, ou bien la retient et l’empêche de s’évacuer.
Le démon s’allie à l’humeur mélancolique parce que c‘est un milieu conforme à la nature des démons en raison de son amertume, de sa tristesse et de son trouble. Et si cette humeur est évacuée, le démon serait forcé de faire marche arrière. D’ordinaire le démon se cache très bien dans les maladies naturelles don nous avons parlé.
Ainsi l’Exorciste se demande avec embarras si la maladie a une origine diabolique ou naturelle (Car le mot maladie qui est composé par Mal a dit) ! Si la maladie est diabolique, elle disparaîtra avec un exorcisme comme par enchantement ; et si l’exorciste refuse d’exercer son ministère ; il se trompe ! De là vient le fait que parfois le démon s’échappe impunément, parce que sa ruse n ‘est pas connue de l’Exorciste et continue de faire souffrir le sujet. Ainsi la démonologie renvoie à la psychologie des humeurs.
La prédominance de l’humeur noire rend vulnérable aux tentations du démons et le diable provoque des accès de mélancolie. La colère et l’envie se rapprochent de la mélancolie en ce qu’elles s’accompagnent de tristesse. Elle a pour effet d’affaiblir toutes opérations humaines. C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde.
Le démon en suggérant l’envie met en nous ce que lui-même a principalement dans le cœur.
Les malins esprits ont trompé Eve pour l’envie qu’ils portent à la félicité de l’homme.
Saint Jérôme, 1559 “DE MIRACULIS OCCULTIS NATURAE”